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philippe milliau - Page 3

  • Dominique Venner - Une pensée, une œuvre, un destin... (1)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le premier volet d'un long entretien avec Dominique Venner, réalisé par Philippe Conrad, Philippe Milliau et Jean-Yves Le Gallou entre le 27 et le 28 février 2013.

     

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  • Les médias de l'oligarchie entre glaciation et débâcle...

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    Où en est la bataille médiatique ? Réponse Place Saint-Georges à Paris, samedi 13 octobre, à la cinquième Journée de la réinformation de Polémia : « Face à la tyrannie médiatique, pour un grand bond offensif ». Avec Jean-Yves Le Gallou, Michel Geoffroy, Benjamin Dormann (Ils ont acheté la presse), Yves Le May (Novobreizh), Philippe Milliau (Notre Antenne) et Claude Chollet (Observatoire des journalistes et de l’information médiatique). Face à la tyrannie médiatique, pour un grand bond offensif, rendez-vous à Paris, dans les salons Dosnes-Thiers, à partir de 9h30, métro Saint-Georges.

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  • Vive la crise ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Philippe Milliau, cueilli sur Novopress et consacré à la crise et aux opportunités qu'elle offre...

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    Vive la crise

    Pour les amuseurs publics et autres bonobos de la pensée qui pontifient dans les médias, la crise que nous subissons n’est qu’un épisode de plus dans la longue liste des soubresauts du capitalisme mondial depuis l’invention de la monnaie par un Homo Sapiens un peu plus malin que ses congénères.

    À en croire les augures bien en cour, il suffit d’un peu de patience pour que tout rentre dans l’ordre et pour que la valse des milliards puisse reprendre comme avant pour le plus grand bonheur des manitous du CAC 40, de la Deutsche Boerse, de la City de Londres ou encore de Wall Street.

    Et si ce n’était pas du tout ça ?

    Et si, à l’opposé de la vision falsifiée véhiculée depuis le début de cette crise, nous vivions un renversement de l’ordre ancien ? Un bouleversement d’un monde tel que nous le connaissions jadis nous obligeant à envisager des mesures radicales pour guérir notre continent des maux qui l’affligent.

    Cette hypothèse est bien trop effrayante pour que les élites du système osent en parler. Pourtant, les arguments qui plaident en sa faveur sont nombreux, solides et concordants.

    Examinons quelques-uns des faits qui nous amènent à proposer cette explication.

    Le dollar a du plomb dans l’aile

    Une des manifestations les plus criantes de la fin de cette époque qui nous a tant fait souffrir, qui nous a asservis, comme tous les peuples du monde ou presque, c’est l’état de son pilier principal : le dollar.

    Déjà, par rapport à un panier des monnaies dynamiques (yuan, euro, real…), on observe un début de baisse du dollar en valeur relative. La situation économique et politique des États-Unis devrait, en dépit de multiples tentatives pour maintenir cette hégémonie, entraîner une accentuation de cette chute en 2012 et 2013.

    Plus significatif : la part du dollar au sein des devises accumulées dans les banques centrales a amorcé une petite baisse tendancielle depuis dix ans au profit de l’euro. Cette baisse semble en cours de nette accentuation en dépit des tribulations de notre devise dues la gestion des dettes souveraines de certains pays européens.

    Encore plus significatif : la part des transactions internationales libellées en dollars est en chute libre. L’actuelle crise avec l’Iran n’est pas sans accentuer ce phénomène. Plus de 60% des échanges entre l’Euroland et le reste du monde est maintenant effectué en euros, contre moins de 50% il y a dix ans, et le phénomène s’accélère.

    Chacun sait bien ce que veut dire la suprématie du dollar : elle a tout simplement permis le financement gratuit du gigantesque déficit commercial des États-Unis, ainsi que la mobilisation au profit de cette même puissance dominante d’une part considérable de l’épargne mondiale. Le dollar roi, principale monnaie de change et de réserve, véritable étalon remplaçant l’or a dopé depuis quarante ans l’économie de l’Amérique du Nord. C’est en voie de se terminer ; la face du monde en sera changée.

    Les Etats-nations sont dépassés, c’est la naissance des nations continents !

    Ainsi le Japon, prenant acte de son dépassement économique définitif par la Chine, commence sa sortie de la sphère du dollar pour s’arrimer à celle du yuan. C’est le début d’une entente devenue nécessaire après des siècles de conflit. S’il fallait une évidence du bouleversement d’un monde jusqu’à présent dominé par les Européens continentaux, puis par les Anglo-Saxons, il suffirait d’observer l’émergence rapide de cette formidable puissance asiatique de près de deux milliards d’hommes.

    Plus près de nous aussi, on observe l’extension du « modèle turc » sur le pourtour sud de la Méditerranée. En un an, la Turquie elle-même est sortie du « camp occidental » et le printemps arabe, qui n’a pas fini son œuvre, n’instaure pas la démocratie mondialisante comme ont voulu le croire les derniers défenseurs de ce monde à l’agonie. Ce sont bel et bien des gouvernements religieux qui se mettent en place dans cette région, les peuples se réappropriant ainsi une part de leur identité et de leur histoire.

    Mentionnons également le cas de l’Inde, qui, protégée par sa civilisation propre et ses structures sociales différenciées, trace une route originale.

    À sa façon, l’Afrique noire repart sur le chemin de la croissance, au moins dans ses insolubles problèmes d’absence tragique de maîtrise démographique, d’urbanisation bidonville et de conflits ethniques contrariés par des interventions étrangères brutales.

    L’isolationnisme prôné par une nouvelle vague d’hommes politiques aux États-Unis va dans un sens voisin, tout comme les dynamiques des retrouvailles identitaires plus au sud du continent.

    C’est bien la raison pour laquelle le futur jeu des Européens passe davantage par Moscou d’abord, et Pékin, New Delhi ou Brasilia ensuite ; et beaucoup moins par la City et Wall Street, refuges de nos anciens maîtres !

    Quel destin pour l’Europe ?

    Paradoxalement, cette crise nous offre une nouvelle chance, celle de rompre nos liens de vassalités hérités de l’ordre ancien imaginé à Breton Woods et maintenu contre vents et marées par la force financière et militaire des États-Unis.

    Et nous, Européens, dans tout cela ? Serons-nous les derniers croyants d’un ordre mondial et individualiste qui se meurt sans nous avoir vraiment profité ? Nous les donneurs de leçons « français » du nouvel ordre sans-frontiériste, nous qui confions nos temples à des pillards, sommes-nous à l’égal de Rome deux siècles après l’édit de Caracalla ?

    En fait, je le crois au fond de moi, rien n’est joué, rien n’est perdu, rien n’est définitif, la culture, le sang, le génie des Européens sont là – certes endormis, mais bien présents !

    Pour nous, Français et Européens, fiers d’une histoire que nous ne croyons pas finie, mais sans cesse renaissante à l’image du sol invictus, la situation est un défi, pas une fin.

    Redisons le clairement, car le choix est vital : ou les peuples européens trouveront une nouvelle dynamique commune pour le XXI siècle, ou bien ils sortiront de l’histoire. Le retour nostalgique à la situation de la première moitié du siècle passé, aux États nations dits souverains et indépendants ne fonctionnera pas à l’ère des compétiteurs du monde actuel. Il suffit d’en regarder la taille et les appétits pour s’en convaincre. Cessons une bonne fois de nous complaire dans un nombrilisme dépassé, et regardons le monde tel qu’il est et tel qu’il sera.

    Hélas une bureaucratie tatillonne et inefficace, une absence de projet, et pire une absence de définition identitaire, une complicité de larbins au service de la mondialisation et de soumissions aux intérêts transatlantiques ont terni l’image de l’Union européenne, et son centre bruxellois.

    Tout n’est pas à jeter dans l’Union telle qu’elle existe

    Certes nous n’avons pas de mots assez durs concernant cette Union européenne d’apparatchiks et de fossoyeurs de peuples. Cependant faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain?

    Faut-il, comme certains le demandent ardemment, mettre l’euro à mort alors que la suprématie du dollar touche à son terme?

    Oui l’euro existe en dépit de ses immenses défauts ; euro qui fut mal construit, mais euro quand même ; un euro qu’il faut sauver puis gouverner efficacement, ne serait-ce que pour éviter d’être hors jeu dans un match dollar-yuan d’où nous serions éliminés.

    Et si l’euro s’effondrait ?

    Ne broyons pas du noir en permanence : oui, les risques existent, mais si l’euro défaille, c’est-à-dire s’il y a défaut de paiement en chaîne de plusieurs pays européens, c’est le système des garanties (appelé CDS, credit default swaps) qui est appelé, comme dans une assurance après un sinistre. Et qui donc détient 96 % du risque en assurance, réassurance et produits swaps dérivés (pour un extraordinaire montant cumulé de 156 trillons de dollars, soit près de quatre fois le PIB mondial) ? Ce sont les quatre principales banques américaines (Goldman Sachs, JP Morgan, Bank of America, Citybank) et une banque britannique (HSBC). C’est un pan gigantesque de la finance des États-Unis qui serait englouti. Quelque part, c’est échec et mat pour le système qui nous a dominés et qui bouge les dernières pièces du jeu…

    Ne nous avait on pas prédit que si la France perdait son triple A elle serait obligée d’emprunter à des taux plus forts ? Et que se passe-t-il depuis lors ? Exactement le contraire !

    En des termes simples, cela veut dire qu’il n’y a plus de boussole, de règles, d’habitudes, de certitudes. Tout le monde fait ce qu’il veut, hors de toute contrainte ; même les marchés s’y mettent ! Les agences ne servent plus à rien, envoyons-les à la casse !

    Il faut débruxelliser l’Union européenne

    Faute d’avoir fait le choix d’un pouvoir politique européen, une classe de bureaucrates sans visages s’est emparée des leviers de l’Union européenne. Nous devons refuser que l’Europe ne soit qu’une construction bureaucratique s’opposant aux Européens mais bel et bien une Europe des peuples, dotée d’institutions démocratiques qui permettront une véritable unité civilisationnelle. Une Europe démocratique et non technocratique, une Europe identitaire et non mondialiste, une Europe subsidiariste et non-jacobine, c’est possible.

    Cette Europe que nous appelons de nos voeux est la seule en mesure de satisfaire aux attentes des nouvelles générations largement formée par les échanges universitaires « Erasmus » entre étudiants de différents pays d’Europe.

    N’est ce pas réjouissant de voir lors du sommet européen du 9 décembre 2011 les exigences anglaises refusées par des pays continentaux que l’on croyait davantage asservis ? Et le Royaume-Uni de se retirer, seul vers le large, avec le risque d’y sombrer bien seul.

    On regardera avec délectation une possible Écosse indépendante demander son entrée dans l’Union européenne et l’adoption de la monnaie unique : la victoire de William Wallace huit siècles plus tard ! La Reconquista espagnole en a bien mis autant !

    Oui, nous pouvons, avec d’autres peuples et civilisations, profiter de la fin à venir de la toute-puissance des gendarmes de l’ordre mondial et construire l’Europe qui aurait dû l’être dès le départ, une Europe forte, démocratique et souveraine!

    Les dangers qui nous guettent

    Oui, nous pouvons accepter, accompagner, profiter des bouleversements considérables dont nous ne voyons que l’infime part du début.

    Il n’y a en réalité que deux dangers qui puissent être mortels pour notre peuple. L’un est clair, connu, visible : la perte de nos identités charnelles et culturelles par totale submersion migratoire ; mais comme le disait le grand poète Hölderlin, « là où croît le danger, là croît ce qui sauve ». Je crois profondément qu’au travers de toutes nos terres d’Europe, la conscience s’éveille, maintenant.

    Il est un second danger, c’est le retour aux égoïsmes nationaux, puis la désignation du voisin comme ennemi. On a déjà donné, merci bien ! Lorsque la France et l’Allemagne sont unies, l’Europe est forte et grande. La mission sacrée des identitaires est claire : nous avancer vers le chemin de la foi en une civilisation, une volonté, un désir d’Europe. Pas leur Europe, la nôtre !

    Il nous faut trouver sans défaillance les moyens concrets de redonner un destin particulier à notre histoire.

    Pour demain, quelles orientations ? Quelles perspectives ?

    Quelles mesures nous faudrait-il adopter pour faire de l’Europe non pas un vassal des États unis et de l’hyper classe mondiale mais une puissance souveraine dans ce monde multipolaire en devenir?

    Voici une liste de mesures que nous jugeons importantes et que nous pourrions d’ores et déjà mettre en œuvre :

    Promouvoir de nouvelles générations de responsables politiques pour chasser les classes politiques corrompues, en particulier celles des pays méditerranéens.

    Mettre en route une harmonisation fiscale des pays de l’Eurozone, selon le principe de base : pas de monnaie unique possible sans convergence fiscale ; régler le cas épineux de la concurrence déloyale de l’Irlande et de sa faible imposition sur les bénéfices.

    Transferts de parts de budgets nationaux vers des budgets communautaires, correspondant aux transferts de souveraineté : pas de souveraineté fictive !

    Rapatriement et contrôle des marchés financiers à la frontière de la zone euro ; obligation d’exécution en euros de ces marchés, comme de la quasi-totalité des échanges commerciaux intra européens.

    Création d’euro bonds et rachat systématique des dettes des états pour diminuer les taux d’intérêt des emprunts. Limitation à 25% au maximum de l’exposition des dettes des pays européens aux marchés hors zone euro.

    Création immédiate d’une agence de notation européenne.

    Mesures de protection vis-à-vis des marchés financiers : interdiction des produits dérivés, des ventes spéculatives et ventes à terme. Augmentation progressive de la taxation des transactions financières jusqu’à l’obtention de l’équilibre souhaitable par rapport à la taxation du travail et de la consommation.

    Partenariats bilatéraux pour les principaux achats nécessaires d’énergie et de matières premières ; les achats libellés en Euros seront privilégiés.

    Exigence d’équilibre budgétaire, et remboursement progressif de la dette publique existante. Mobilisation de l’épargne en vue d’accélérer ces remboursements et de lancer un grand plan européen d’investissement.

    UNE RENAISSANCE DYNAMIQUE PAR UN GRAND PLAN D’INVESTISSEMENT

    L’épargne privée, au moins dans certains pays de la zone euro, est forte ; en Italie par exemple. Mobilisée par un vrai pouvoir souverain européen dans le cadre d’une confiance restaurée, elle peut permettre un double effet positif et nécessaire : desserrer la dépendance des états auprès du système bancaire, et aussi lancer une vraie dynamique de sortie de crise pour l’emploi et l’économie.  Ce plan d’un montant jamais atteint devrait se fixer 10 objectifs vitaux :

    ÉNERGIE : plus économique, plus propre et écologique, plus indépendante. Partenariat avec nos cousins russes.

    TRANSPORTS : pour la partie intra européenne, une harmonie technique, et des moyens de transport plus rapides, moins chers. En revanche plus chers vers l’extérieur.

    DÉMOGRAPHIE : relance de la natalité, de l’adoption d’Européens, de la protection maternelle et infantile.

    PROTECTION DE LA FRONTIÈRE : moyens douaniers, policiers, diplomatiques et militaires pour une réelle protection de l’espace européen.

    MISE A NIVEAU ET CONVERGENCE. Ce que la France a su faire pour les Antilles ou Mayotte, l’Europe doit pouvoir le faire pour ses régions et pays à la traîne !

    HARMONISATION STRATÉGIQUE ET MILITAIRE. Un vrai projet de guidage par satellite par une refonte souveraine de Galiléo, le concurrent du GPS américain. Une mise en commun des potentiels stratégiques, militaires et de recherche.

    UN RÉSEAU UNIVERSITAIRE EUROPEEN : pas de diplôme d’études supérieures sans un an au moins dans un autre pays d’Europe. Erasmus multiplié par 10, c’est le moyen de passionner la génération montante pour un devenir commun.

    LOCALISME ET ORGANISATION DE LA PROXIMITE. Fiscalité favorable aux produits du cru et à l’embauche locale, labels de qualité, traçabilité totale particulièrement du halal, voilà des investissements favorables à l’écologie, la santé et l’emploi. Restauration systématique d’une terre vivante et d’une agriculture saine et pérenne.

    RE INDUSTRIALISATION après la spécialisation des productions à l’échelle mondiale, réapprendre à produire et former à des métiers disparus.

    RE MIGRATION et partenariats bilatéraux de développement et d’éducation. Aides aux micro-projets en vue du retour au pays. Formations orientées en vue d’une nouvelle migration pour la majeure partie des populations dans le cadre d’un vaste partenariat de développement entre l’Europe et l’Afrique.

    Dix orientations pour un vrai investissement massif et coordonné. Dix points clefs pour une vraie renaissance. Les peuples de notre continent, les français au premier chef ont l’avenir devant eux… s’ils le veulent bien.

    À l’heure où de provisoires et compréhensibles engouements portent tout un pan fragilisé des populations européennes vers les sirènes des souverainistes davantage porteurs de nostalgie que de vraie espérance, notre voie est toute tracée. Il nous appartient de construire cette Europe des peuples, cette Europe ni impérialiste ni ethno masochiste, cette Europe fière de son héritage et tournée vers son avenir, bref une Europe identitaire!

    Oui, on peut l’affirmer. Le monde d’après ne sera pas le retour au monde d’avant.

    Philippe MILLIAU

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  • Les deux Grèce...

    Nous reproduisons ci-dessous le point de vue souverainiste européen de Philippe Milliau, cueilli sur Novopress, à propos de la crise grecque et de ses rebondissements.

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    Les deux Grèce

    La première, dont ne parle pas ou plus assez, la Grèce antique, berceau des humanités, de la philosophie, des sciences, des rythmes culturels et religieux européens avec les récits d’Homère ; la mère, la bonne mère de notre magnifique et parfois contradictoire civilisation.
    Quoi de plus beau qu’une prière sur l’Acropole, au centre de cet ensemble architectural et sacré inégalé, face au soleil invaincu ? Oui, il faudra de nouveau apprendre aux lycéens de chez nous le rôle fondateur de cette Grèce là pour ce qu’ils sont,ce que leurs pères étaient, et ce que leurs fils seront.

    Et puis la seconde dont on parle trop, beaucoup trop au moment présent. Issue des périodes tragiques du second conflit mondial,prolongé par une guerre civile atroce (près d’un grec sur dix y périt), puis du régime dit« des colonels », son entrée dans la communauté européenne fut une récompense, un paquet cadeau ; était elle prête à recevoir le cadeau ?

    Bien sûr que non ; instrumentalisée par les Anglo Saxons depuis 1941, c’est comme par un extraordinaire hasard sans doute que ses comptes macro économiques furent maquillés avec la complicité de la trop célèbre banque Goldman Sachs ; c’est cette consciente tricherie qui lui permit d’intégrer la monnaie unique.
    Ce furent aussi plus de 100 milliards de fonds communautaires dilapidés en quelques années, une classe politique en dessous de tout, une évasion hors du pays de toutes les vraies fortunes, une administration fiscale incapable de percevoir l’impôt sur les particuliers comme sur les entreprises. Une montée en flèche des déficits publics, de la dette publique alors même que l’Euro apportait au pays d’incroyables facilités (trop sans doute).

    L’on sait la suite : ce pays tiers mondisé renoue avec l’anarchie politique et sociale.

    Parlons vrai

    Qui gagne dans l’affaire en cours ? Les U S A qui, focalisant l’attention sur la Grèce font oublier leurs collectivités locales en banqueroute les unes à la suite des autres, ainsi que leur situation globale, bien plus périlleuse encore que celle de l’Europe. Les grandes fortunes qui ont quitté un pays « dangereux » pour elles pour s’abriter dans des paradis fiscaux qu’il faudra bien reconquérir. Les spéculateurs qui en profitent pour prêter à des taux pharaoniques (un comble pour des grecs !) tout en se couvrant par des assurances ad hoc. Politiquement la Grèce parait donner raison aux tenants du souverainisme étriqué, celui de l’impossible recours aux états nations alors que nous sommes à l’ère des nations continents.

    Qui va perdre ? Le peuple grec, c’est certain, quelle que soit l’issue ; l’Europe entière qui va devoir payer, contribuables en tête.

    Quel est le risque majeur ? La spirale de la fin de l’Euro, de l’éclatement de l’Europe, un nouveau champ de ruines économiques, morales, politiques, sociales et pourquoi pas un jour militaire sur notre terre d’Europe.

    Deux choix sont cohérents, mais chacun comporte des conditions amères :

    Choix No 1 : nous, européens divorçons avec la Grèce. Retour à la drachme, fin aussi de la présence dans l’Union. Une certitude de perte de la quasi-totalité de nos créances, mais la fin du fardeau. Pour les Grecs, une faillite complète, un redémarrage à quasi zéro, avec la « chance » du tourisme : la Thaïlande au mieux, Cuba au pire…. Et une misère considérable pendant des décennies. Et qu’on ne vienne pas nous parler d’Argentine et de son redressement comme modèle : c’est confondre la crise de la dette et celle de la monnaie. L’Argentine avait un problème : sa dollarisation, pas sa dette, pas sa croissance.

    Choix No 2 : plan de sauvetage sur plan de sauvetage. Peut être une chance ; deux conditions nécessaires, la mise sous tutelle du pays avec une européanisation des systèmes fiscaux et sociaux, mais aussi une taxation de la spéculation, un rapatriement des capitaux. Le peuple grec paiera dans la douleur ; on ne peut pas lui demander d’accepter que les gros capitaux ne participent pas au redressement. Sinon, on va vers la guerre civile, et une nouvelle situation sans issue.

    Souveraineté

    On le sent bien dans tous les cas, c’est un problème de souveraineté. Ou retour à des souverainetés de petites nations, vulnérables, et qui n’auront que les faux attributs d’une autonomie que les démagogues leur font miroiter. Et en tout cas aucune puissance.
    Ou une vraie souveraineté Européenne, capable de protéger, de taxer les mouvements de capitaux et d’en bloquer la fuite ; capable aussi de s’approprier les deux instruments clef du pouvoir moderne : la monnaie et le réseau de satellites.

    Ne disposant plus des souverainetés nationales et pas encore de la souveraineté Européenne, nous voyons, impuissants, le chaos se développer sous nos yeux.

    Un mot sur l’affaire du référendum ; aussitôt proposé, aussitôt retiré : certains populistes ont cru bon crier « ils craignent le verdict du peuple ». C’est une erreur de perspective, me semble-t-il ; Papandréou a tenté un coup de bluff à fort relents démagogiques. Pour faire simple : il crie au secours, demande aux autres de payer bien vite, et lui voulait se couvrir par un référendum un peu plus tard, ce qui lui aurait permis de ne pas engager ni assumer politiquement les nécessaires efforts collectifs des grecs ! Les dirigeants actuels de l’Europe ont réagi, fixant une condition : voir la question posée et donner leur accord. Y a-t-il un seul peuple au monde qui voterait pour plus de travail, de charges, d’impôts et moins de prestations ? Autant solliciter un vote sur la suppression des catastrophes climatiques et des maladies en tous genres ! La réponse des instances européennes apparait donc plutôt légitime. On notera que cette réponse vaut reconnaissance des limites que le savoir faire manipulateur assigne à une supposée souveraineté populaire en fait bien conditionnée par la propagande et la publicité… Répétons le : dans tous les cas, le peuple grec paiera. Ce qui est honteux, scandaleux, c’est que ceux qui ont le plus profité, le plus spéculé, eux se soient mis à l’abri dans des paradis fiscaux qu’il faudra bien arraisonner un jour !

    Et pour conclure, observons ce consensus extraordinaire sur « l’effet domino ». Si la Grèce quitte l’Euro alors ce sera un autre pays européen en péril puis un autre : c’est la fin ! Qu’est ce que cet effet domino, si ce n’est la contagion ? Qui est victime de la contagion ? Le faible ! Exactement la tactique des USA qui adore l’échelonnement des difficultés dans « la vieille Europe » tout en redoutant que tout s’effondre simultanément, les entraînant ainsi dans la chute. Des européens faibles, coupées en tranches et pour partie dollarisés, pour partie anéantis ! La dette est là, dans tous les pays, ou presque ; ce qui change, c’est le regard qui est porté sur la situation. Qui porte le regard ? Les grands médias financiers ; qui les dirige ? Pas la Grèce, ni la Russie, ni même l’Allemagne ou la France, assurément !

    Dotés d’un puissant état fédéral Européen, nous serions libres, libres de porter le regard… sur la situation de quasi-faillite Californienne par exemple.

    Philippe Milliau (Novopress France, 5 novembre 2011)

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  • Crise de la dette : et demain ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Philippe Milliau, publié sur le site Novopress (dont nous vous conseillons de découvrir la nouvelle maquette). Une Europe identitaire et puissante, c'est la solution à la crise. Mais il nous manque les hommes d'Etat européens pour la construire...

     

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    Crise de la dette : et demain ?...

    Le contexte de la crise des dettes dites souveraines, et qui paraît s'emballer, comporte plusieurs causes profondes.

    La plus fondamentale est celle de l'habitude de la fuite en avant, celle qui ne permet de réaliser des équilibres budgétaires que dans le cadre d'une double croissance, économique et démographique.

    Or, Nolens volens, il faudra bien que le monde s'habitue à une double décroissance ou pour le moins à une double a-croissance. En effet, qui peut sérieusement penser que notre planète continuera à empiler un milliard d'humains de plus tous les treize ans comme elle le fait depuis le milieu du siècle dernier ?

    Qui peut sérieusement envisager une croissance continuelle qui mènerait à un mode de vie à l'américaine pour dix milliards d'hommes en 2050 ? Les ressources de quatre planètes y suffiraient à grand peine.....

    Il FAUDRA donc bien que les collectivités publiques, comme les ménages, révisent leurs façons de faire, et parlons clair, leur train de vie...... Il FAUDRA bien que les pays (voire les continents entiers, comme l'Afrique) qui n'ont pas achevé leur transition démographique la réalisent au plus vite et par tous moyens utiles.

    La seconde cause majeure est celle de la dictature des marchés financiers, qui sont aujourd'hui, bien plus que les puissances politiques, les maîtres de nos destinées. Leur bras armé : les trois agences de notation anglo-saxonnes. Notons au passage que si la Chine vient de créer son agence, l'Europe ne s'est toujours pas résolue à cette nécessité. Deux conséquences pratiques : des taux d'emprunt à long terme qui varient de 3% à 17 % (cas actuel de la Grèce, avec même des pointes à 31 % !). Et comme ce sont les notes décernées par les agences qui dictent le taux... Le taux des USA reste au plus bas, celui de la Grèce au plus haut. Ils sont pourtant, au regard de leurs finances publiques dans une situation quasi identique.... A noter, plus grave encore, que si le reproche fait à la Grèce d'avoir caché voire trafiqué les comptes publics est fondé, les USA qui n'ont pas provisionné des obligations douteuses, ni comptabilisé à plein programmes de relance ou déficits, ont une situation réelle probablement bien pire, et sur une autre échelle !

    La troisième est le fait d'une Communauté Européenne qui se trouve dans la situation du milieu du gué ; l'eau monte, et certains crient « retour en arrière toute, revenons sur la rive que nous avons quittée », d'autres « il est plus que temps d'avancer vite vers l'autre rivage ». Oui, il est aberrant d'avoir une monnaie unique dans un continent dépourvu de toute souveraineté politique ; oui il est absurde de laisser des divergences macro-économiques profondes se creuser entre pays européens ; oui, il est ridicule d'avoir un budget communautaire de l'ordre de 1% du PNB, incapable d'assurer les nécessaires convergences économiques, fiscales, stratégiques et sociales entre pays de l'Eurogroupe au moins (ceux qui sont en zone Euro).

    La Grèce a été mal gérée ; lorsqu'une collectivité locale est en France dans ce même cas, que fait on ? La puissance publique (le préfet, et non les marchés !) place sous tutelle, restructure la dette à bas taux et restaure, après un audit approfondi, une situation compromise. Rappelons que plus de la moitié de la dette grecque est maintenant causée par les taux d'intérêts exorbitants prélevés par les marchés...

    Ne nous le cachons pas : nous sommes sur un baril de poudre. Les intérêts mondialisés sont tellement croisés, l'interdépendance tellement forte que personne ne veut allumer la mèche et faire sauter l'édifice. Alors, il est politiquement correct de dire que tout compte fait, c'est une bonne chose que cette dépendance de chacun vis à vis de tous. Voire : un accident est si vite arrivé, et l'on s'aperçoit alors un peu tard que le bateau qui ne coule pas est celui qui est capable de rendre étanche une partie de ses compartiments, pas celui du mondialisme qui n'en comporte plus qu'un seul. Sans doute est ce la raison pour laquelle la Chine comme les USA ont conservé certains moyens d'indépendance, tout en préconisant aux autres de les abandonner méthodiquement.

    Quelles issues possibles ? Première question : où se situera l'épicentre d'un séisme qui est de plus en plus probable. Les Anglo-saxons font tout pour que ce soit en Europe, raison pour laquelle leur presse financière, leurs agences de notation, leur establishment et leurs valets nous balancent des torpilles successives et de plus en plus fortes et rapprochées à mesure que leur situation empire. Grèce, Irlande, Portugal ; et en mode récent et plus redoutable par la dimension, Espagne et Italie.

    Un pouvoir médiatique et politique digne de ce nom aurait répliqué Californie, Ohio, New York, et plafond de la dette US relevé 74 fois en 10 ans …... Clairement, ils jouent l'effritement de l'Euroland, jusqu'à la fin de la timide concurrence que l'Euro commence à faire au Dollar. Ils sont aidés par l'impuissance des instances européennes, conséquence prévisible des freins permanents que les gouvernements des états-nations placent devant toute marche en avant d'un véritable empire fédéral européen. Le maintien de ces rétractions nationales, aidées hélas par certaines positions de courants populistes, signifieraient la sortie durable des Européens de l'histoire du monde.

    Mais en fait rien n'est joué, il suffit pour s'en convaincre de voir les résultats d'un récent sondage dans lequel nos concitoyens s'exprimaient massivement en faveur d'un protectionnisme à l'échelle continentale.

    En symbiose donc avec le peuple, les identitaires français et d'autres pays d'Europe vont intensifier leurs campagnes et propositions en ce sens. Signature d'un nouveau pacte de stabilité en Eurozone et limitation d'adhésion à ceux qui le respectent. Impossibilité constitutionnelle de proposer l'entrée de pays non européens. Ministre des finances européen disposant des outils d'investigation nécessaires. Augmentation significative du fonds de secours financier, et création d'Eurobonds, pour dégager les dettes souveraines des griffes des marchés. Rigueur budgétaire en contrepartie de vastes projets et d'une véritable Europe identitaire et puissante, porteuse de rêves et d'espoirs ; interdiction de vente du patrimoine (par exemple celui qu'incarne l'un des plus grandioses sites sacrés de notre culture, le Parthénon). Détaxation de la proximité et barrières douanières aux frontières de l'Europe. Véritable souveraineté européenne sur la monnaie, les technologies stratégiques et de défense, sécurisation des approvisionnements énergétiques en partenariat Europe / Russie. Et bien évidemment montée en puissance du budget européen par contrepartie de la baisse corrélative des budgets nationaux.

    Oui, notre triple identité est locale par notre vie concrète, nationale par l'histoire et la langue, et européenne par la civilisation et la puissance. Pour cette dernière, les incantations ne suffisent pas, il faut aussi s'en donner des moyens. De cette crise les Identitaires proposent de sortir par le haut.

    L'histoire ne repasse pas les mêmes plats...


    Philippe Milliau (Novopress, 18 juillet 2011)

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